De la défense de LOST.


Lost (« Lost : Les disparus » en version française), est une série télévisée américaine crée par J. J. Abrams, Damon Lindelof et Jeffrey Lieber en 2004.
Elle narre les aventures d'un groupe de survivants du vol oceanic 815 à la suite de son crash sur une île étrange.
Empruntant au registre fantastique, la série nous fait comprendre dès les premiers jours que ce bout de terre est le théâtre d’événements pour le moins inexplicables.

Si Lost a su remplir de bonheur le cœur de nombreux fans au fil de ses 6 saisons, elle est aujourd'hui connue comme l'exemple de la série dont la fin déçoit…

Mais ce titre est il justifié ?

Je fais parti de ceux qui ont aimé Lost du début à la fin et qui continuent aujourd'hui de la considérer comme une grande série, aussi, le temps est-il venu pour moi de la défendre à sa juste valeur et de m’interroger sur un point essentiel :

Pourquoi la fin de Lost a-t-elle déçu ?




Le scénario de Lost est trop compliqué.

J'ai entendu à plusieurs reprises parler de la fin de Lost et j'ai très (trop) souvent eu affaire à ce genre de discours : « En fait, ils sont tous morts et l'île était un purgatoire. »

Non.

Lost, c'est 121 épisodes de 42 minutes, étalés sur 6 saisons diffusées pendant près de 6 ans. On y suit plusieurs dizaines de personnages et la narration alterne entre présent, passé, futur et plus encore. De quoi s'y perdre, mais ce n'est pas tout, car Lost est une série qui joue sur le mystère.

Chaque saison nous présente de nombreuses énigmes qui, une fois résolues nous mettent face à d'autres mystères encore plus nombreux.

La série est donc allée en se complexifiant et s'est de plus en plus éloignée de l'aspect « survie sur une île déserte » pour révéler sa vraie nature : Une trame complexe s'interrogeant sur la foi et la science, le tout teinté de fantastique.

Je pense que c'est comme ça que Lost a perdu une partie de son public, un public qui n'était pas forcément réceptif à ce genre de thématiques et qui s'est vite retrouvé noyé devant la complexité du scénario.

Rater un épisode de Lost, c'est se retrouver perdu, embourbé dans une histoire qui semble alors décousue et alambiquée. Il n'est nullement étonnant qu'une partie des téléspectateurs se soient sentis abandonnés, d'autant plus quand les saisons sont séparées par près d'un an d'attente.


Le scénario de Lost n'est pas assez compliqué.

Si la complexité inhérente à Lost a provoqué la perplexité d'une partie de son auditoire original, elle fut, en revanche, un atout considérable pour maintenir en haleine une autre frange de la population.

Disséminant, ça et là, des indices, les auteurs se sont amusés à transformer Lost en un véritable jeu de piste. Un puzzle que certains spectateurs ont pris très au sérieux, peut être trop.

Bourrée de références culturelles, philosophiques et scientifiques, l'intrigue de Lost a donné lieu à un véritable travail d'investigation et les théories n'ont pas tardé à se multiplier sur le net. Certains fans allant même jusqu’à lire chaque livre mentionné dans la série afin de trouver un second sens, un deuxième niveau de lecture.

Mais si Lost est un puzzle, c'est un puzzle à jamais inachevé.

En effet, si certains mystères trouvent des réponses explicites, quelques uns sont beaucoup plus flous et d'autres resteront à jamais des mystères. Et c'est pourquoi la fin est si décriée par certains : Elle était attendu comme une conclusion à ce jeu de piste, la dernière pièce du puzzle qui lierait tous ces éléments.

L'intrigue de Lost marche donc en équilibre sur un fil. Trop complexe pour certains, elle déçoit les autres par son manque de réponses, parce qu'elle n'était finalement pas aussi complexe que ce qu'on était en droit d'attendre d'elle.

Mais alors si cette déception est explicable, pourquoi défendre cette série ?

Parce que Lost n'est pas un puzzle. Lost est une histoire, c'est l'histoire d'une poignée de personnages creusés et attachants. C'est la lutte de la foi contre la science, du destin contre le libre arbitre, du bien contre le mal. Et parce que tout ça, Lost le fait très bien.

Le seul tort qu'on peut reprocher aux auteurs de Lost, c'est d'avoir laissé croire que tous les mystères trouveraient une réponse. Il est d'ailleurs de bon ton de réaliser qu'ils ont retenu la leçon. En effet, l'auteur et producteur Damon Lindelof travaille aujourd'hui sur la série « The Leftovers » qui s'ouvre sur la disparition subite et inexpliquée de 2% de la population mondiale. Un mystère qui, nous assure l'auteur, n'aura pas de réponse.

Si vous n'avez jamais vu Lost et que vous êtes hésitants, alors n'hésitez plus, vous êtes dans les conditions idéales : Vous pouvez enchaîner les épisodes sans le moindre temps d'attente et surtout, vous savez désormais ce que cette série n'est pas.

Elle ne répondra pas à toutes les questions quelle soulève mais après tout, est-ce qu'on lui demande ? Est-ce ce qu'on attends d'une œuvre, d'expliquer chacun de ses tenants et aboutissants pour ne laisser aucune place à l'interprétation et au mystère ?

Si vous pensez que oui, alors demandez vous pourquoi les suites et les préquelles sont souvent si décevants et si tout cela n'a pas un rapport avec la démystification d'une œuvre...

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